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Suite: Le corail en danger

 

Les côtes de la mer rouge sont relativement peu habitées et cette mer intérieure ne souffre pas trop de la pollution. Mais cette situation est fragile et le développement touristique important autour de Sharm el Sheikh notamment, peut modifier l'équilibre biologique.

Les récifs coralliens constituent l'un des écosystèmes les plus complexes du milieu marin dans la mesure où ils résultent de l'activité d'une multitude d'organismes, dont les plus caractéristiques appartiennent aux coraux.

Ces derniers sont en fait des colonies de petits organismes, ou polypes, vivant en symbiose avec des algues, les zooxanthelles, et édifiant un squelette calcaire qui constitue une partie de la trame massive de l'édifice récifal. En raison de cette symbiose et des besoins en lumière pour la photosynthèse des algues, les récifs coralliens se développent dans les eaux peu profondes, depuis la surface jusqu'à des profondeurs de 35 m à 45 m.

Les zooxanthelles fournissent aux coraux des produits photosynthétiques. En contrepartie, les coraux leur offrent une protection et favorisent l'apport en lumière. Les coraux s'alimentent également de proies, qu'ils capturent avec leurs tentacules.

Un autre composant majeur de la trame récifale est formé par les algues rouges corallinacées, également constituées de carbonate de calcium (calcaire ). Elles assurent, entre autres, la cohésion de l'ensemble en le rigidifiant par ces encroûtements.

Beaucoup d'autres organismes participent à l'édification du récif par l'accumulation de leurs squelettes, généralement calcaires.

 

MALADIES ET MORTALITE DES CORAUX

Les causes:

Divers dérèglements de l'ordre naturel, provenant directement ou indirectement de l'activité humaine (réduction de la couche d'ozone et augmentation des UV, réchauffement de l'atmosphère, augmentation de la teneur en CO2 de l'atmosphère, pollution des mers, ancrages sauvages, pêche à l'explosif ou au cyanure, destruction des récifs pour l'industrie du bâtiment,...) ou de phénomènes naturels (ouragans, prédation, anomalies climatiques telles El Niño,...) entraînent un accroissement dramatiquement rapide de l'expansion d'un certain nombre de maladies sur les récifs, maladies que nous ne comprenons que peu, et contre lesquelles nous ne savons pas encore, ou peu, lutter. Nous n'en sommes guère qu'à les constater et les observer.

Les maladies aux noms divers et imagés qui en résultent (blanchiment, maladies des bandes noires, bandes blanches, bandes jaunes, bandes rouges, RTN, Shut Down Reaction [SDR], Peste blanche, Vérole blanche, Maladie de la Gelée Brune,...) semblent imputables à divers facteurs, il semble difficile pour l'instant d'avoir des certitudes et de mettre tout le monde d'accord.

Les conséquences sont malheureusement dramatiques car un récif stressé ou malade peut s'éroder 5 à 10 fois plus vite qu'il ne pousse.

 

La température

La température optimale pour le éveloppement des coraux se situe entre 21 °C et 29,5 °C. Une élévation brutale de quelques degrés au-dessus de l'optimum thermique peut entraîner une rupture de la symbiose entre les algues et les cellules animales qui constituent les coraux : les algues symbiotiques sont alors expulsées des cellules animales, et celles qui subsistent peuvent perdre une partie de leurs pigments chlorophylliens. Les tissus deviennent translucides et laissent apparaître le squelette calcaire des coraux : c'est le blanchissement. D'autres facteurs environnementaux, comme un accroissement du rayonnement ultraviolet, peuvent également provoquer un blanchissement, mais on considère aujourd'hui que l'élévation de température est le facteur majeur.

 

Le taux de gaz carbonique

A cette liste des perturbations auxquelles les récifs coralliens sont soumis il faut à présent ajouter l'augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère. La concentration de CO2 atmosphérique n'a cessé d'augmenter en raison de la combustion de carburants fossiles, de la déforestation et d'autres activités humaines. ). Or, les eaux de surface, dans lesquelles les communautés coralliennes se développent, sont presque en équilibre avec l'atmosphère. La teneur en CO2 dissous dans l'eau suit donc, en moyenne, la même augmentation que le CO2 atmosphérique. Cette absorption de CO2 par l'océan rend l'eau moins alcaline, entraînant une diminution de la concentration en ion carbonate. L'eau devient alors sous-saturée en CaCO3, et la calcification diminue.

 

L'acanthaster

Une autre dégradation naturelle des coraux est provoqué par l'étoile de mer nommée Acanthaster planci qui se nourrit de tissus coralliens prolifère dans les récifs de 26 pays. L'origine de son explosion démographique est encore inconnue.

 

 Les mesures

Des mesures de conservation et de gestion appropriées des zones côtières sont impératives. Ces mesures sont bien connues : réduction de l'urbanisation, limitation des rejets d'eaux usées non traitées ou mise en réserve de certains récifs, une approche qui a fait ses preuves.

La surfréquentation des sites par de nombreuses palanquées de plongeurs, impose des règles de précaution au cours des plongées:

  • - Les ancrages directs sont maintenant interdits en Mer Rouge et des corps morts pemettent l'arrimage des bateaux.
  • - Le port des gants est interdit afin d'éviter que les plongeurs ne s'accrochent aux coraux.
  • - Le palmage doit être très bien controlé.
  • Les longues palmes de chasse , très appréciées des plongeurs français, sont à proscrire. Les coups de palmes trop violents soulèvent le sable qui en se redéposant, tue les coraux.

    Bien sur, un plongeur mal à l'aise, ne maîtrisant pas son aquacité sous-marine, peut provoquer avec ses palmes des dégats et briser irrémédiablement des gorgones centenaires.

  • - Nourrir les poissons (le "feeding") est une hérésie et cette pratique encore courante doit être combattue.
  • - Enfin, une règle élémentaire est de ne rien ramasser, ni coquillage, ni morceaux de corail.
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